L'article devrait montrer comment davantage de populations locales puisent dans l'économie bleue de Mono River et dans l'ensemble de l'économie verte de Mono Delta afin de pouvoir réduire de manière drastique les activités destructrices telles que l'exploitation forestière au charbon de bois?
De petites forêts locales sacrées: Expliquez-en davantage sur ces forêts en vous basant notamment sur un entretien avec des habitants (même s'il s'agit d'un entretien téléphonique), à condition de fournir leurs noms. les savoirs locaux: Expliquez davantage cette connaissance locale, qui est un sujet majeur de l'article. Une Convention locale de gestion: Expliquez davantage ce que cela signifie et quelle a été son efficacité dans la communauté, pas seulement dans le projet.
Développement de la gestion: n'entrez pas dans les détails techniques
Resume
Situé au sud-ouest du Bénin et du Togo, ce site s’étend sur une superficie de 346 285 ha. S’étendant dans la plaine alluviale et les zones du delta et des rives du fleuve Mono, cette réserve de biosphère transfrontière qui unit les réserves de biosphères nationales éponymes du Bénin et du Togo, est composée d’une mosaïque de paysages et d’écosystèmes comprenant principalement des mangroves, de la savane, des lagunes, des plaines inondables ainsi que des forêts, notamment des forêts sacrées. La zone couverte par la réserve abrite près de deux millions d’habitants et les principales activités sont l’agriculture à petite échelle (palmiers à huile et noix de coco), le pâturage, la sylviculture et la pêche.
Notre article pour ce premier numéro de 2019 e ntre 1 200 et 1 500 mots sera consacré à Mono River et à l'écosystème dont il fait partie.L’objectif est de mettre en lumiere la riche biodiversité de la rivière, les défis rencontrés pour la maintenir, les efforts de restauration et le potentiel de son économie verte. Les connaissances autochtones des communautés locales devraient être intégrées à l'histoire.
Developpement
Le delta du fleuve Mono, situé à la frontière sud entre le Bénin et le Togo, abrite une grande variété d’espèces animales, dont certaines sont fortement menacées. Ainsi, cette région aux multiples facettes où se côtoient rivières, lacs, marécages, savanes, forêts galeries, mangroves et plages forme un habitat pour des hippopotames, des lamantins, des singes à ventre roux (Cercopithecus erythrogaster, une espèce de singe endémique dans le sud du Nigeria, Bénin et Togo), des antilopes, des buffles ainsi que de nombreux oiseaux aquatiques.De plus en plus, cette diversité biologique est menacée par la poussée démographique et la pression croissante qui s’exerce ainsi sur les ressources naturelles. Environ 80 % des populations locales vivent de l’agriculture, de la pêche ainsi que de l’exploitation du bois et du charbon de bois.
A cause de la pauvreté et le manque de connaissances sur des formes plus durables de gestion des terroirs, les populations surexploitent les ressources naturelles dont elles disposent ; elles perdent ainsi à moyen terme leurs bases d’existence.À ce jour, seul un petit nombre de sites du Delta du Mono est protégé : ce sont notamment le parc de Togodo-Sud et la réserve avoisinante de Togodo-Nord au Togo, le site protégé de la commune d’Adjamé au Bénin, qui est géré par la population locale, ainsi que trois sites reconnus dans le cadre de la Convention de RAMSAR pour la protection des zones humides (deux au Togo et un au Bénin). À cela viennent s’ajouter de petites forêts locales sacrées mais qui n’ont toujours pas de statut de protection officiel.
L’économie bleue est axée sur un modèle social. Ce modèle social priorise un entrepreneuriat basé sur une réduction des pertes et des émissions de carbone, par des productions à faible coût privilégiant un développement durable, des emplois et croissances viables. Elle se concrétise par les activités portuaires, la mariculture, l’aquaculture, l’écotourisme bleu, les bioproduits marins ou aussi la biotechnologie. L’économie permet alors d’opérer un revirement paradigmatique au regard de sa profondeur stratégique. Seul le lit inférieur est navigable. La majorité du bassin est cultivée (maïs, igname, manioc).
À 160 km de l'embouchure, le barrage hydroélectrique de Nangbeto a été construit grâce à un partenariat de 1987 entre le Togo et le Bénin. Des études ont démontré que le barrage avait un effet économique positif (tourisme et pêche) ; néanmoins la construction du barrage a déplacé entre 7 600 et 10 000 personnes et le barrage a modifié d'une façon non négligeable l'écosystème des lagunes de l'embouchure en réduisant les fluctuations saisonnières du fleuve. Un second barrage, Adjarala, avait été proposé à la construction pendant les années 1990 mais n'a jamais été réalisé. Démarré en avril 2014, les études préliminaires de création de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta Mono ont approuvé la zone de la Bouche du Roi comme une zone continentale et marine d’intérêt écologique majeure pour la protection de la Biodiversité. Ce site de la Bouche du Roi d’une superficie de 9138 hectares a amorcé le processus de création de noyaux de protection avec l’appui du Projet Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta Mono (RBTDM).
Tous les villages sont unanimes pour dénoncer l’état de dégradation de leur environnement et du cadre socio-économique par rapport au passé. Les populations ont également fait part d’un important désarroi et d’impuissance face à ces dégradations et ne savent pas quelles démarches ou organisations mettre en place pour y faire face. Toutefois, il est admis dans plusieurs localités la présence d’espèces emblématiques menacées (lamantins, singes, tortues, oiseaux migrateurs, baleines et dauphins, antilopes, crocodiles, etc) dont la cohabitation durable avec l’homme est de loin une réalité.Les principaux problèmes soulevés sont l’ensablement du fleuve Mono et les chenaux qui réduit la profondeur des eaux et rend les conditions défavorables pour la faune halieutique.
La taille des mailles de filet a également été mise en cause dans cette dégradation. La régulation du débit du fleuve par le barrage Nangbéto a été mise en cause dans la réduction de la salinité de l’eau avec pour cause conséquence la dégradation de leurs conditions de production de sel. Le problème des mangroves a également été souligné partout, mais de manière différenciée. Soit par excès là où la mangrove obstrue les voies d’accès en pirogue ou soit par leur absence là où les berges sont érodées plus durement par le fleuve.
Dans ce contexte, le projet de réserve, est par conséquent une certaine forme d’organisation pour les populations, et à ce titre il a été majoritairement applaudi dans les villages. Il faut noter que malgré l’enthousiasme manifeste de certains villages, d’autres restent encore sceptiques à l’idée et il faudra par la suite mesurer l’implication des populations de ces localités dans les étapes à venir.
Sur le plan hydrologique, des écoulements moyens ou supérieurs à la moyenne des trente dernières années sont attendus sur les bassins fluviaux de la région ouest-africaine, en dehors du bassin du fleuve Mono (Togo et Bénin) et de la partie inférieure du fleuve Volta (dans sa partie Ghanéenne principalement). Ainsi, les parties supérieures, moyennes et inférieures du bassin du Sénégal, la partie moyenne du bassin du fleuve Niger, le haut et moyen bassin de l’Ouémé (Bénin), et le haut bassin de la Volta devront connaître des écoulements supérieurs à la moyenne. Dans le bassin du Lac Tchad, la partie sud du sous bassin de l’affluent Logone, la partie aval du système Chari-Logone ainsi que le sous bassin de la Komadougou-Yobé devraient également connaître des écoulements au-dessus de la moyenne. Quant au bassin inférieur du fleuve Niger et le sous basin de la Bénoué (Cameroun et Nigeria), les bassins moyen et inférieur de la Volta, les bassins côtiers de la Comoé, la Sassandra, le Bandama ainsi que le fleuve Gambie, des écoulements moyens sont attendus.
En 2014, les gouvernements du Bénin et du Togo ont institué l’Autorité du bassin du Mono(ABM) dans le but de parvenir à une gestion et une exploitation concertées des ressources en eau du fleuve. Les deux pays espèrent ainsi profiter au maximum de retombées positives en termes de développement, tout en protégeant durablement la valeur de leur ressource commune. Dès sa première année d’existence, l’Autorité a sollicité les pouvoirs publics et la société civile des deux pays pour recenser les besoins et les mesures à engager. En plus du projet de schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux, elle a mis sur pied des comités locaux et s’est attaquée au renforcement des systèmes d’information afin de définir des normes communes pour la qualité de l’eau, l’approvisionnement et l’état de santé du fleuve.Le défi, pour l’ABM, est d’assurer sa pérennité financière, sachant que d’autres entités régionales du même type ont été victimes par le passé d’un assèchement de leurs financements, entraînant le gel des opérations et la démoralisation des équipes. « Nous voulons atténuer les aléas financiers, parce que si nous ne pouvons pas garantir une gestion durable de l’eau, alors la qualité de la ressource en pâtira et, par ricochet, les populations locales et les personnes les plus vulnérables, qui seront les premières touchées », insiste Mahamane Toure.
Conclusion
« Le « monde bleu » se compose en Afrique d’un vaste réseau de lacs, de rivières et d’étendues marines riches en ressources naturelles … C’est donc à juste titre que l’Union africaine qualifie l’économie bleue de « nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique … L’économie bleue peut jouer un rôle essentiel dans la transformation structurelle de l’Afrique, la croissance économique durable et le développement social …
La volonté est en effet de dépasser les frontières pour la conservation d’un vaste espace de 2250 km², caractérisé par des zones côtières, d’estuaires, d’eaux stagnantes, de lagunes, de marais, d’eaux vives, … riche en espèces d’importance national et régional. Les zones humides sont des espaces à l’interface entre des milieux terrestres et des milieux aquatiques, c’est-à-dire qu’ils sont recouverts par l’eau temporairement ou en permanence. Ce sont des marais, des lagunes, des mangroves, ainsi qu’un estuaire pour notre cas. Ils ont un fonctionnement particulier et rassemblent une grande richesse en terme de biodiversité. Et ils sont le siège de services écosystémiques uniques, donc par définition, dans un bon état de conservation, ces milieux peuvent apporter des bénéfices aux populations qui y vivent (Fiogbe E. et al, 2007). Ces régions sont souvent placées sous un statut de protection pour préserver ses fortes capacités de production et ses intérêts culturels.L’importance écologique et la productivité à grande échelle des zones humides ont été démontrées et il n’est plus à prouver qu’elles apportent des services écosystémiques de prédilection.
Elles ont donc un intérêt majeur et sont reconnues comme ressources uniques pour les hommes c’est pourquoi il devient urgent de les préserver. En effet de nombreuses menaces pèsent sur ces écosystèmes fragiles et mettent en péril leur équilibre naturel au niveau planétaire. La présence de l’homme et ses pratiques représentent les plus grands dangers pesant sur ces milieux et ont pour conséquences la dégradation des habitats, des équilibres biologiques, des parcours migratoires et l’épuisement des ressources naturelles…
Ces zones humides, au Bénin, ont été depuis longtemps colonisées par les hommes qui ont de tout temps profité des ressources offertes par ces milieux malgré leur accès difficile sans pour autant avoir pensé à la durabilité de leur exploitation. C’est le cas de la zone du DELTA du MONO.
Bibliographie
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Benoît Antheaume, Agbétiko : terroir de la basse vallée du Mono (Sud-Togo), collection Atlas des structures agraires au sud du Sahara, Paris, ORSTOM, 1978.
Maurice Piraux (et Muriel Devey), « Rives du Mono », in Le Togo aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2010 (nouvelle éd.), p. 152-153 (ISBN 978-2-86950-451-6)
(en) Kevin Thomas, « Development projects and involuntary population displacement: The World Bank’s attempt to correct past failures », in Population Research and Policy Review, 2002, 21(4), p. 339-349
-Amoussou E., Tramblay Y., Totin V. S. H., Mahé G. et Camberlin P., 2014. Dynamique et modélisation des crues dans le bassin du Mono (Togo/ Bénin). Hydrological Sciences Journal (2014) DOI:1080/02626667.2013.871015.
-Amoussou, E. 2010. Variabilité pluviométrique et dynamique hydrosédimentaire du bassin versant du complexe fluvio-lagunaire Mono-Ahémé-Couffo (Afrique de l’Ouest). Thèse de Doctorat unique,Université de Bourgogne, Dijon, France, CRCCNRS UMR5210, 313 p.
-Amoussou, E., Camberlin, P. et Mahé, G., 2012. Impact de la variabilité climatique et du barrage Nangbéto sur l’hydrologie du système MonoCouffo (Ouest Afrique). Hydrological Sciences Journal, 57(4), 805-817.
-Adam ABDOU HASSAN, sur son blog, « L’économie bleue, un modèle de solutions africaines aux problèmes africains », 18 janvier 2017, https://blogs.mediapart.fr/adam-abdou-hassan/blog/180117/l-economie-bleue-un-modele-de-solutions-africaines-aux-problemes-africains-0 ou https://theconversation.com/economie-bleue-en-afrique-des-ressources-naturelles-tres-disputees-59506 Gunther PAULI, L’économie bleue, Nouvelles Editions Caillade, coll. L’innovation Créatrice, Lyon, 2012 et octobre 2017 – The Blue Economy. Paradigm Publishers, 2010 ;